Rubrique Chronique de Randos

GUATEMALA – L’ascension des volcans Acatenango et Fuego : une expérience inoubliable

Point de vue sur l’ascension des volcans Acatenango et Fuego
Illustration de Heyton's
Rubrique Chronique de Randos

GUATEMALA – L’ascension des volcans Acatenango et Fuego : une expérience inoubliable

Point de vue sur l’ascension des volcans Acatenango et Fuego
Illustration de Heyton's

Ce que vous devez savoir avant d’entreprendre l’excursion d’Acatenango et de Fuego

Par Pauline Poulain

Août 2022.

Je suis à Semuc Champey, au Guatemala, et je dois me décider entre me rendre à Atitlan et Antigua. Des voyageurs m’ont parlé de ces deux endroits : un lac pour l’une, et un volcan pour l’autre. Stratégiquement, parce que je ne peux pas me baigner, je décide de me rendre à Antigua. 

Honnêtement, je ne suis pas du genre à faire des recherches à l’avance, surtout quand je suis en itinérance. Je ne savais donc juste pas ce que j’allais y trouver. Je ne me rappelle même pas si j’étais consciente que l’activité phare était l’ascension des volcans Acatenango et Fuego. Conversation après conversation, j’ai décidé de relever le défi.  

J’allais être marquée par la découverte d’une culture, sans oublier des rencontres inoubliables et des paysages à couper le souffle. 

En voici le récit.

1- Montagnes, éruptions et traditions

La ville d’Antigua

Pour entreprendre l’ascension des célèbres volcans Acatenango et Fuego, le point de départ est la ville d’Antigua. 

Riche en histoire, elle fut la capitale du Guatemala avant que les risques liés à la proximité des volcans ne poussent les Espagnols à déplacer la capitale vers celle qu’on appelle Guatemala City aujourd’hui. Les bâtiments historiques d’Antigua, malgré les éruptions et séismes répétés qui les ont endommagés, dégagent un charme exceptionnel. Ils sont en partie préservés grâce à des lois de protection. 

L’altitude d’Antigua, située à 1500 mètres, est un facteur à prendre en compte avant de s’attaquer aux sommets volcaniques environnants. N’hésitez pas à y passer quelques jours avant d’entreprendre votre trek afin de vous acclimater. La ville sert non seulement de base pour les aventuriers prêts à explorer les volcans, mais elle est également une fenêtre sur le passé complexe et les traditions du pays.

Traditions et transformations

Les volcans Acatenango et Fuego étaient autrefois considérés comme des montagnes sacrées par les Mayas. Elles symbolisaient le lien entre le royaume terrestre et le céleste, abritant des divinités qui régissaient les forces de la nature. Cette perception mystique a cependant évolué avec l’arrivée des Espagnols, qui ont imposé le catholicisme, remplaçant les temples mayas par des églises.

Des volcans en activité

L’Acatenango s’est réveillé pour la dernière fois en 1972, tandis que le Fuego se manifeste par des éruptions fréquentes, toutes les 15 à 20 minutes environ. Vous pourrez même l’entendre depuis Antigua. Ça a été d’ailleurs une grosse surprise lors de ma première arrivée dans la ville. J’ai mis plusieurs jours à comprendre que les bruits sourds entendus n’étaient pas des coups de feu ou des pétards, mais le grondement du volcan. Par temps clair, il est même visible depuis certains points de la ville. 

Les volcans ont une place prégnante dans la ville et dans la culture de la région, autant pour leur proximité que pour leur histoire. Ce lien particulier entre l’homme et la montagne se retrouve partout dans le monde, comme par exemple pour le volcan Bromo en Indonésie.

Revenons au Guatemala : cinq jours après mon arrivée dans le village d’Antigua, j’ai décidé d’entreprendre ce petit périple.

2- Ascension des volcans Acatenango et Fuego

Mon trek a commencé un dimanche vers 7h. Collecte de l’équipement à l’agence, préparation du sac, petit tour d’une heure en navette et nous étions prêt.es à marcher !

La première phase de l’aventure prend la forme d’une randonnée de 4 à 6h vers le campement. Il offre une vue imprenable sur le paysage et notamment sur le volcan Fuego qui se trouve juste en face. La première heure de marche est la plus dure. Ensuite, je pense que le corps a suffisamment d’endorphines pour qu’on ait envie de continuer. Cette partie est déjà incroyable : le paysage y est exceptionnel. 

Sachez que toutes les 20 minutes vous ferez des pauses pour éviter de creuser un écart entre les premiers et les derniers. Au campement, vous pourrez vous reposer un peu mais surtout observer les panaches de fumée qui sortent du volcan Fuego, le voir se préparer à entrer en éruption et à gronder. C’est un spectacle incroyable. Vous devrez toutefois attendre le soir pour pouvoir observer la lave rouge couler hors du cratère. 

Pour les randonneur.euses souhaitant pousser l’aventure encore plus loin, vous pouvez continuer votre randonnée vers le Fuego. Cette partie est facultative et dépend des conditions de sécurité du moment. La montée est exigeante, mais la récompense est à la hauteur de l’effort : une vue spectaculaire sur les éruptions et le paysage alentour. Personnellement, je ne l’ai pas fait. J’ai estimé qu’après environ 5h de marche, je méritais de me reposer autour d’un feu de camp avec un chocolat chaud. 

Maintenant, je le regrette. Premièrement, il me restait assez de force pour continuer. Mais surtout, c’est parce qu’il faisait extrêmement froid au campement ! D’ailleurs, en voulant réchauffer mes pieds auprès du feu, mes chaussures ont fondu. Leçon de ce 28 août 2022 : ce n’est pas parce que votre peau supporte une certaine température, que vos baskets le pourront !

Avant le retour, vous aurez également la possibilité d’essayer d’atteindre le sommet de l’Acatenango qui est à 1h30 du campement. Je vous préviens, j’ai souffert. Réveil à 3h45, pour commencer la montée à 4h dans l’objectif d’admirer le lever du soleil depuis le sommet, à côté du cratère. Quand les gens vous parleront de cette randonnée, vous entendrez souvent que cette partie est glissante : « Un pas en avant, pour 3 pas en arrière ». C’est vrai. L’effort et l’altitude ont fait que de nombreuses personnes ont rebroussé chemin. 

Arrivée à 20 mètres du cratère, j’ai dû m’arrêter. Je me sentais incapable de faire un pas de plus. J’ai regardé le reste du groupe pendant 5 bonnes minutes, jusqu’à ce que les derniers marcheurs arrivent à ma hauteur. Puis, le guide m’a attrapée par la main et m’a traînée jusqu’au sommet. Malheureusement, ce jour-là, le temps était nuageux. Nous n’avons pas vu autre chose que de la brume. Toutefois, avec le recul, la marche a été exceptionnelle. 

C’est à ce moment-là que j’ai vraiment senti que je me dépassais. 

La descente du sommet de l’Acatenango, jusqu’au campement puis jusqu’au pied du volcan pour rejoindre la navette a été la partie la plus drôle. Cela peut vite faire mal aux genoux car la pente est raide, personnellement je l’ai faite en trottinant. Nous étions tous au bord de la route après 1h30 de marche.

3- Préparation pour un trek explosif

Pour être honnête, je ne suis pas sportive. 

Je ne fais pas attention à mon alimentation et je suis souvent dans les excès. Je n’étais pas sûre d’être en capacité de faire ce trek. Je m’étais renseignée sur les conditions physiques des personnes autour de moi avant de le faire et j’avais essayé de comparer avec mes propres habitudes. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai rencontré Abhilash, dont l’amitié m’a ensuite menée jusqu’aux États-Unis quelques temps après. 

Je crois finalement qu’il n’y pas d’âge, ni de condition physique particulière pour pouvoir entreprendre cette randonnée, et ce, malgré sa difficulté. Ce qui a été vraiment rude pour moi c’est la montée au sommet de l’Acatenango. Entre l’altitude et mon corps encore endormi, j’ai failli faire demi-tour. Toutes les 20 minutes, vous vous arrêterez pour reprendre des forces. Dans l’idéal, ramenez des snacks avec vous pour avoir quelque chose à vous mettre sous la dent. Ainsi, même si c’est dur, ce n’est pas insurmontable. 

Le moment le plus dangereux pour moi a été celui de la descente du retour. Le guide nous a demandé de marcher pour ne pas tomber. J’ai suivi sa consigne avec attention, ce qui ne m’a pourtant pas empêchée de chuter ! Aucun danger donc si vous savez vous tenir sur vos deux jambes dans une situation « normale », contrairement à moi.

Réfléchissez à comment vous voyez votre randonnée et dans quelles conditions vous souhaitez la faire. Le plus important est évidemment la sécurité. Quelle place souhaitez-vous donner à votre confort ? 

J’ai personnellement dormi dans une grande tente avec 8 autres personnes. Avec 2 leggings et 2 paires de chaussettes, je n’ai pas eu froid. J’avais décidé de ne pas prendre de porteur et donc de voyager léger. Les agences vous proposeront plus ou moins d’équipement comme un manteau, des gants ou un bonnet. Prenez au moins le minimum si vous n’avez pas ce qu’il faut dans vos bagages. S’ils l’incluent dans le prix c’est que cela est nécessaire. 

Je vous conseille de passer quelques jours à Antigua avant l’excursion pour vous acclimater à l’altitude. Même si cela est surtout dû à mon manque d’organisation, je suis arrivée 5 jours plus tôt. Mangez léger et sainement la veille afin de ne pas trop donner de travail à votre corps. Le plus important est de vous écouter et de respirer. Si je l’ai fait, vous pouvez le faire ! 

Pour apporter la touche finale à cette incroyable aventure, il y a un petit secret bien gardé à Antigua : une auberge de jeunesse équipée d’une piscine et d’un sauna. Après les efforts et les émotions de la randonnée, quoi de mieux que de se prélasser dans l’eau fraîche ou de se détendre dans la chaleur réconfortante du sauna ? C’est l’endroit (presque) rêvé pour vous ressourcer avant de poursuivre vos explorations.

L’ascension des volcans Acatenango y Fuego a pour moi été une expérience inoubliable et inattendue. Les paysages sont magnifiques et jamais je n’aurais imaginé contempler un volcan en éruption d’aussi près. J’ai toujours évité les randonnées et dormir dans la forêt, très peu pour moi. J’ai eu un déclic pour me lancer avant de faire cette randonnée mais également pendant : j’ai dépassé mes limites et relevé un défi que tout le monde évoquait comme insurmontable. Évidemment, une fois qu’on y est, il est difficile de faire marche arrière.

La prochaine fois qu’une occasion pareille se présentera devant moi, je n’hésiterai pas une seule seconde ! C’était à couper le souffle.

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