Rubrique Carnet de Voyage

POLOGNE : la tête hurlante sur l’église

Pologne - La tête hurlante de Worclaw - Illustration de HeyTon's
Illustration de HeyTon's
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POLOGNE : la tête hurlante sur l’église

Pologne - La tête hurlante de Worclaw - Illustration de HeyTon's
Illustration de HeyTon's

Par Aya Gogishvili 

La Pologne est un pays très agréable à visiter. J’y ai personnellement beaucoup apprécié mes escapades, pour la richesse qu’offre le pays : de la trépidante Varsovie à la forêt primordiale de Bialowesa, en passant par son histoire chamboulée lors de la Seconde Guerre Mondiale… Le territoire est grand, et beaucoup de choses sont à découvrir ! 

Parmi les villes que j’ai préférées, Wroclaw est à ne pas manquer. L’architecture y est très belle, la vie agréable et dynamique. Cette ambiance est probablement due au nombre important d’académies et autres universités situées dans les environs. Mais surtout, la ville regorge de petites curiosités passionnantes à découvrir. Wroclaw est notamment connue pour ses statues de nains disséminées partout dans ses rues, au nombre de 400 environ. Ces œuvres surprenantes ont été installées en hommage au groupe anarchiste Alternative Orange, célèbre pour leurs happenings pleins d’humour. Mais ce n’est pas de ces lutins dont j’ai envie de vous parler aujourd’hui, car il existe beaucoup d’autres surprises que l’on peut apprécier si on cherche un peu… 

Si on suit le cours du fleuve Oder, on peut tomber sur l’île d’Ostrow Tumski. Ce petit bout de terre renferme le cœur moyenâgeux de la ville, ainsi qu’un bon paquet de légendes locales dont certaines ont de quoi faire frissonner. La cathédrale Saint Gilles en particulier. Lorsqu’on considère la tour sud, à environ quinze mètres de hauteur, un bas-relief inquiétant est gravé dans la pierre. Il représente la tête hurlante d’un homme, et est relié à une histoire qui m’a marquée. 

Il y a longtemps, un dénommé Pavel vivait dans les environs. Il était tombé amoureux de la fille d’un banquier, qui habitait en face de la cathédrale. Le nom de sa bien-aimée était Natalia. Ses sentiments pour la jeune femme étaient si profonds et torturants qu’il se décida un jour à aller demander sa main à son père. Malheureusement, Pavel était pauvre et ne pouvait pas assurer un confort suffisant à sa potentielle future famille, et encore moins à sa femme. Le père de Natalia refusa donc le mariage. 

Notre homme vécut très mal ce rejet et s’écria qu’il reviendrait dans un an avec une somme égale au double de la dot de sa future femme. Pour parvenir à son objectif, il prit la pire décision possible : s’enfuyant dans la forêt, il s’allia avec une bande de brigands notoires. Pavel vécut de cambriolages et autres rapines, subtilisant la bourse des riches pour son propre profit. 

Un an plus tard, il se présenta de nouveau face au banquier pour demander la main de Natalia. Mais cette fois-ci, la fille et son père refusèrent ensemble le projet. Comment la douce et délicate jeune fille pouvait-elle s’unir à un bandit ? Pavel entra alors dans une rage terrible. Il quitta la maison, fou de colère, et attendit la nuit en nourrissant des pensées noires. Une fois le jour tombé, il décida que s’il ne pouvait avoir Natalia, personne ne le pourrait. 

Empruntant les rues désertes, il se dirigea vers la maison de son aimée et y mit le feu. Mû par un sentiment pervers, il monta ensuite dans la cathédrale Saint Gilles pour observer aux premières loges les conséquences de son acte. Il passa sa tête à travers une fenêtre, et attendit patiemment. Le Très-Haut observait la scène et décida de punir Pavel. Et sans que le jeune homme ne s’en rende compte, le cadre de la fenêtre commença à rétrécir peu à peu. 

Natalia et son père, piégés dans les flammes, se mirent à hurler pour appeler au secours. Les voisins entendirent les cris des malheureux et commencèrent à s’affairer pour éteindre le feu. À force de travail, ils purent sauver le banquier et sa fille, mais leur maison continua de brûler tant l’incendie était important. 

Pavel était furieux de voir que ses deux victimes étaient saines et sauves. Il essaya alors de retirer sa tête de l’ouverture pour s’enfuir, mais il se rendit alors compte que cela lui était impossible. Une terreur l’envahit et le criminel se mit à hurler, paniquant et appelant à l’aide pour qu’on le libère. Les habitants du quartier se massèrent alors pour observer la pierre se resserrer de plus en plus autour du cou du jeune homme, jusqu’à l’étouffer. La tête de Pavel se changea elle aussi en pierre, comme pour signifier à tous que Dieu voit chacun d’entre nous, et qu’il connaît nos bonnes comme nos mauvaises actions. 

Le visage tordu par l’angoisse de Pavel est encore visible de nos jours à l’extérieur de la Cathédrale Saint Gilles. Libre à chacun de décider si cette légende est vraie, ou non…

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