Rubrique Urbex

BRETAGNE – Les Mines de Brais – 3/3

L'équipe squate le poulailler d'une résidence secondaire pour éviter un orage, longe un vallon transformé en décharge, puis se repose au bord d'un étang grouillant de poissons...
Les mines de Brais - Illustration de HeyTon’s
Illustration de HeyTon’s
Rubrique Urbex

BRETAGNE – Les Mines de Brais – 3/3

L'équipe squate le poulailler d'une résidence secondaire pour éviter un orage, longe un vallon transformé en décharge, puis se repose au bord d'un étang grouillant de poissons...
Les mines de Brais - Illustration de HeyTon’s
Illustration de HeyTon’s

Ils repartent donc par une petite montée gravillonneuse qui les mène rapidement face à de nouvelles structures de béton percées aux quatre vents. Sous la pluie qui ne faiblit pas, les quatre randonneurs s’y engouffrent. Une ouverture donne accès à une chambre plongée dans le noir. Stélan se dit qu’il y aura peut-être une cave à visiter ? Finalement rien d’incroyable, mais le plafond est percé et laisse entrevoir l’étage du dessus : il est envahi par un épais tapis de mousse, et un arbre y a poussé. L’ensemble est beau à voir. Aya, pour sa part, est attirée par un graffiti qui représente le portrait d’un inconnu. On dirait une vieille photographie. Qui était-ce ? Inexplicablement, le nom de Guy Moquet lui vient en tête. Rien à voir avec les Mines ! 

Le groupe reprend ensuite sa marche par un petit chemin. Stélan est devant, suivi par Antonin, puis Aurore et enfin Aya. La pluie tombe toujours, et ils évoluent dans une forêt de plus en plus dense. Peu à peu, le chemin disparaît et ils finissent par se dire que leurs pas les ont éloignés des anciennes galeries. Antonin jette un œil à son GPS qui confirme leur sentiment. Ce n’est pas grave ! Ils trouveront bien un moyen de rebrousser chemin. Plus loin, le sentier se termine par un grand talus qu’il faut grimper pour pouvoir avancer. Stélan y arrive sans trop de difficultés, au prix de quelques enjambées. Antonin monte lui aussi prestement, suivi par Aurore qui s’aide d’un grand bâton qu’elle plante dans la paroi pour se créer des appuis solides. Aya tente de suivre les traces de pas laissées par Stélan, glisse une fois puis finit son ascension aidée par la poigne secourable de son ami. C’est reparti ! 

Quelques mètres plus loin, il devient clair que les comparses sont arrivés dans une zone résidentielle. Une maison semble inhabitée, presque abandonnée. Ils décident d’aller s’y abriter pour attendre la fin de l’averse. Visiblement, c’est une maison secondaire. Elle a l’air d’avoir un siècle environ, comporte deux étages, un grand jardin avec terrasse. Les intrus trouveront refuge dans un poulailler reconverti en cabane à outils. C’est le moment idéal pour une petite pause cigarette que chacun saisira à l’exception de Stélan, le seul non fumeur de la bande. Ils en profitent pour essayer de deviner à quoi pourraient bien ressembler les propriétaires des lieux, et regrettent que la maison ne soit pas effectivement abandonnée (il aurait alors été possible de la visiter sans se rendre coupable d’effraction…). Le ciel finit peu après par se dégager, et le soleil pointe le bout de son nez. Aurore fume sa cigarette, adossée à la porte de leur refuge momentané. Elle est belle, dans la lumière qui réchauffe doucement l’atmosphère. Stélan sort, et se dirige vers la maison. Il a remarqué un entrepôt sur la gauche de la maison qui a piqué sa curiosité. Aya le suit, intriguée elle aussi.

Prenant appui sur un renfort en métal fiché dans le mur, le jeune homme attrape des deux mains l’appui des fenêtres du bâtiment convoité et se hisse assez haut pour pouvoir observer l’intérieur. Son amie le regarde, un peu envieuse il est vrai. Elle aimerait être aussi agile ! 

« – Oh ! Il y a un bâteau à l’intérieur ! 

– Sérieux ? Ouah, ils doivent être riches les proprios… 

– C’est clair. » Stélan se laisse tomber sur le sol avec facilité. Ils se regardent tous les deux, complices une nouvelle fois. Interdiction de céder à leur envie de rentrer dans la maison pour l’explorer ! C’est définitivement une propriété privée et pas une maison abandonnée. 

Le groupe repart sous un soleil qui paraissait bien improbable quelques minutes plus tôt. Ils reprennent leur chemin, pour s’arrêter un peu plus loin face à une imposante décharge sauvage… Les habitants des alentours y ont abandonné de l’électroménager, des vélos, des composants de plastique non identifiés, des pneus… Cette fois-ci, ils se sentent choqués. Pourquoi ne pas aller à la décharge ? Les gens finiront-ils par avoir une conscience écologique ? Tous les quatre sont déjà très concernés par la crise qui ravage actuellement notre monde et notre écosystème. Alors forcément, une vision comme celle-là leur brise le cœur. Aurore et Aya prennent une photo, comme dans un geste commémoratif; Antonin s’aventure au milieu des déchets pour voir ce que les gens ont jeté. Un moment plus tard, les amis repartent encore une fois. Il le faut bien, d’autant plus que la pluie reprend et la journée est déjà bien avancée. 

Aurore, Antonin, Stélan et Aya suivent les petits sentiers qui descendent peu à peu de la colline, vaguement déçus de ne pas avoir trouvé d’autre entrée des galeries de la Mine mais ravis de leur longue balade. Il va falloir envisager de rentrer, ils se promettent une nouvelle expédition avec un peu plus de matériel et une meilleure organisation. La prochaine fois, ils iront sous terre ! 

La maison d’hôtes apparaît encore au bout du chemin. Elle est flanquée d’un joli lac au bord duquel nos explorateurs du dimanche s’offriront une dernière cigarette avant de rentrer. Les filles s’assoient toutes les deux sur un banc, observant le clapotis de l’eau troublée par les gouttes de pluie. Un sentiment de plénitude partagée les envahit. C’est sûr, ils reviendront ! 

En attendant, il leur faut repasser le pont, quitter la forêt luxuriante, et reprendre la voiture pour retourner à leur quotidien. 

Vivement la prochaine aventure…

[A suivre…]

Illustration de Antonin Briand

Cet article vous a plu ? Partagez-le !

2 Responses

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous voulez vivre plus d'aventures ?

C'est par ici :

Voyage annulé
Carnet de voyages

Voyage annulé: comment relativiser?

Ici, on parle beaucoup de voyage. Or qu’en est-il du non-voyage, celui qu’on a longuement préparé mais qu’on ne peut finalement pas faire ? Témoignages de celles et ceux qui sont resté·es à quai.

Lire la suite »

Merci pour ton enthousiasme !

Nous mettons ton consentement au premier plan, donc il te faut encore un clic pour valider ton inscription : dans ta boîte mail doit t’attendre un mail de confirmation d’inscription à la newsletter VETC.

Penses à aller voir dans les spams si tu ne le vois pas ! Et si tu n’as rien reçu d’ici 10 minutes, n’hésite pas à nous contacter :

Et si tout va bien, eh bien tu peux fermer cette fenêtre et continuer à profiter :)