Par Aya Gogishvili
Un peu plus loin, il y a une tour qui ressemble à un petit château d’eau. Excités comme deux gamins, ils s’y rendent sans attendre, avec le projet d’y monter.
Mais l’échelle qui permet de s’y rendre est rouillée, et menace de s’effondrer si on l’emprunte. Il vaut mieux renoncer pour ne pas risquer un accident. Stélan et Aya prendront alors le temps de considérer les alentours, jeter un dernier regard sur le lieu et prendre des photos. Il est temps de quitter la fonderie.
Revenus vers le mur par lequel ils sont entrés, Stélan découvre qu’un pan est friable. Ni une ni deux, il tente de l’enfoncer d’un coup de pied, et y arrive sans effort. Ils auraient pu éviter la courte échelle… Tant pis! Le jeune homme se glisse par l’ouverture, et c’est soufflant et souillé par la boue qu’il arrive à sortir. Aya tente de faire de même, et se contorsionne comme elle peut pour arriver à passer. Elle n’a pas du tout la même morphologie que son compagnon, et l’entreprise déclenche l’hilarité des deux amis. C’est couverts de boue et sales comme des gueux qu’ils reprendront la route vers le lieu de stationnement du camion de Stélan, un peu penauds (aussi) d’être aussi peu discrets.
Sur la route, ils longent une maison dont le garage est ouvert et dans lequel un habitant fait de la mécanique. Moment de flottement.
« Bonjour… » Pour la discrétion, on repassera une nouvelle fois ! Ce n’est pas grave, c’est un galop d’essai ! Ils rient de cette gêne momentanée, et échangent avec enthousiasme sur ce qu’ils viennent de vivre. Heureux de leur expérience, ils n’ont qu’une hâte: recommencer ! Stélan se demande comment ils pourraient avoir des contacts pour connaître les localisations de lieux intéressants et Aya acquiesce. Les amateurs d’urbex, c’est bien connu, sont des gens très discrets. Plus un lieu est connu, plus la potentialité qu’il soit dégradé grandit.
De retour au camion du jeune homme, ils nettoient vaguement leurs chaussures crottées, et reprennent la route après une cigarette bien méritée. Les enceintes diffusent un bon vieux blues rock qui participe à leur bonne humeur. L’exercice leur a plu, et ils ont hâte d’écrire dessus. Mais pour l’instant, il s’agit de trouver un endroit où passer la nuit.
Quelques portions de route plus loin, c’est chose faite : un petit parking boueux les accueillera pour la nuit, non loin d’une jolie balade verdoyante qu’ils ne manqueront pas de parcourir avant de s’installer dans le camion de Stélan. Ils passeront le reste de la nuit à écrire, discuter et boire des bières, sous le halo lunaire habillant le paysage nocturne d’une aura de mystère…
Et vivement la prochaine aventure…!
[A suivre…]