Rubrique Carnet de Voyage

Un mois en Palestine #7 – Randonnée dans le désert

Illustration de l'oasis d'Ein Gedi
Illustration de Magrillu
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Un mois en Palestine #7 – Randonnée dans le désert

Illustration de l'oasis d'Ein Gedi
Illustration de Magrillu

Par Aya Gogishvili

26/07/2017 

Au Home Notre Dame des Douleurs, l’emploi du temps est assez chargé. Mais en contrepartie du travail que nous accomplissons avec plaisir, nous avons tous les jours quelques heures de repos, et un jour de congé chaque semaine. Ce 26 juillet 2017, c’est notre journée de repos. Comme nous le partageons avec Marie et Marilou, nous avons décidé d’organiser une sortie toutes ensemble. Nous jetons notre dévolu sur la réserve naturelle d’Ein Gedi, emballées par la perspective de faire une randonnée dans le désert avant d’aller se baigner dans la mer Morte. C’est l’occasion parfaite de découvrir un espace naturel protégé, et sortir un peu de la ville.

La randonnée dans le désert : luxuriante oasis d’Ein Gedi

Après un trajet en bus un peu trop matinal, nous nous arrêtons devant l’entrée de la réserve. J’ai une pensée pour le quartier arabe dans lequel nous résidons. On voit tout de suite une différence quand on va du côté israélien : chez les palestiniens, on manque d’argent pour entretenir correctement les infrastructures, des tas de déchets sont régulièrement brûlés pour gérer les ordures, les bâtiments sont plus fatigués… Côté Israël ? C’est beau, c’est propre. Il y a des poubelles de tri, et tout le confort de la modernité. Un sentiment de profond malaise me traverse, que je laisse effacer la hâte d’aller marcher dans la nature.

Nous achetons nos billets, et entrons dans l’oasis d’Ein Gedi, située dans le désert de Judée. La réserve est constituée par une immense cascade tout droit sortie d’un rêve, dévalant en plusieurs étages une gorge. Le miracle de la présence de l’eau a donné vie à un ensemble de bassins naturels et de végétation luxuriante absolument magnifique. Pour ne pas perdre trop de temps et avoir la possibilité d’aller faire un bain dans la mer Morte (un incontournable), nous choisissons d’emprunter le parcours de randonnée le plus court, qui compte une heure et demie de marche.

Nous nous mettons en route, et entamons l’ascension d’un des pans de la gorge, où un petit chemin a été aménagé pour pouvoir s’élever. Le paysage est absolument sublime, et nous contemplons sur la route des champs de dattiers en face de la mer. Le soleil devient rapidement écrasant, et je me rappelle une nouvelle fois les indispensables d’une randonnée en plein désert : un foulard, et de l’eau. BEAUCOUP d’eau. Je crois avoir bu l’équivalent de trois litres d’eau durant la randonnée !

Après avoir atteint le premier point de vue intéressant, le chemin balisé contourne l’un des versants de la gorge. Nous marchons trente minutes encore, qui m’ont paru deux heures, mais cela en valait la peine : nous arrivons à un ensemble de bassins que l’érosion a creusés dans la roche… Une piscine naturelle ! L’eau est fraîche… C’est un bonheur ! Nous sautons dans l’eau à tour de rôle, restons un long moment nous baigner, prendre des photos, et pique-niquer. Il n’y a personne, on pourrait presque se baigner nues !

Après cette pause conséquente, la suite de notre excursion nous emmène vers la Dodim’s cave. C’est donc une grotte, qui surplombe un petit bassin naturel. Son entrée est habillée de plantes grimpantes, qui gouttent de cette eau merveilleusement fraîche. Je me croirais dans un film, ou une pub pour du shampooing, au choix ! Nous décidons de nous reposer un peu là, pour redescendre ensuite par le même chemin. Le soleil est toujours aussi lourd. Je ne sais plus si je suis moite de sueur ou si je sèche de l’eau dans laquelle je me suis baignée. Mais je suis absolument ravie de cette expérience, moi qui n’avais jamais vu une oasis de ma vie.

La Mer morte, ses hôtels de luxe et Mc Donald’s

A la sortie de la réserve, direction la mer Morte. En prenant le bus, nous rencontrons deux français avec qui nous discutons du conflit. Nous leur faisons part de notre projet, et ils nous donnent un tips. Selon eux, il est plus intéressant de gruger l’entrée d’un hôtel de luxe (qui sont légion dans le coin), pour profiter gratuitement d’une plage privée à Ein Bokkek. Sinon, les plages de la mer Morte sont soit payantes (5€/10€ l’entrée, nous parlons bien d’euros et pas de shekels), soit à l’abandon (donc potentiellement dangereuses pour les baigneurs). Je n’avais pas ces informations, qui n’étaient pas d’actualité la dernière fois que je suis venue.

Leur plan s’avère être une très bonne idée. Nous entrons dans un hôtel au culot, sapées comme des hippies au milieu d’une clientèle qui n’a visiblement pas de problème à boucler ses fins de mois. Personne ne nous arrête, ni ne nous demande si nous sommes clientes de l’hôtel. Tant mieux. Nous entrons sur la plage au sable jaune si caractéristique. On va donc nager, flotter, découvrir pour certaines l’expérience unique que constitue un bain dans cette mer.

Si la mer Morte attire autant, c’est à cause de sa densité en sel qui est très élevée. A un tel point que son eau ne compte pas d’organismes vivants, de poissons ou de plantes. La densité est telle qu’on ne peut y plonger, nager bras et jambes simultanément, ni se maintenir sous l’eau. En revanche, c’est tout à fait possible de flotter, assis en tailleur, et de lire son journal sur l’eau ! Lors de mon premier bain, j’avais adoré l’expérience que j’avais trouvé insolite…jusqu’à m’écorcher le genou sur un bloc de sel et sortir instantanément à cause de la brûlure causée par le sel !

Sept ans après mon premier bain, nous nous trouvons sur une plage tristement aseptisée. Il y a des déchets dans l’eau, nous avons vue sur un Mc Do et les résidences de luxe qui le jouxtent. L’ensemble est bien différent de la plage préservée où j’avais pu découvrir la Mer, en admirant les paysages désertiques alentour… C’est dommage de ne pas avoir préservé le littoral. Nous en profitons tout de même pour prendre des photos, et contempler la vue. De là où nous nous trouvons, il est possible de voir le littoral jordanien.

Nous repartons avec des cristaux de sel dans la poche, en souvenir. Après quelques dizaines de minutes de marche, on finit par reprendre le bus pour Jérusalem. Nous sommes épuisées, brûlées par le soleil du désert mais ravies de cette merveilleuse journée. 

A suivre… 

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